Inspirée de la bande dessinée « le chœur des femmes » de Martin Winckler, ces planches ont été réalisées avec Margot Grandsire, dans le cadre de son mémoire de Master 2 sur les inégalités d’accès à la contraception chez les femmes vivants en milieu rural. Les différentes scènes qui les composent représentent des situations observées sur son terrain, un centre de santé sexuelle.
Son ethnographie visait à cerner les rapports de pouvoir pouvant se jouer entre médecins et patientes selon les caractéristiques sociales de ces dernières. Dans ce cadre, le recours au dessin a permis de retranscrire les tenues, gestes, postures et expressions observés chez ses enquêtées tout en préservant leur anonymat et le secret médical. Cette approche visait à s’affranchir d’une description textuelle pour laisser une plus grande place à l’interprétation des lecteurs-rices et inclure le point de vue de la chercheuse. Au delà de ses considérations en terme de restitution, ce travail à également été source de réflexivité.
En effet, le passage du carnet de terrain au dessin implique un important travail de description et de réflexion (sur le découpage des scènes, le choix des interactions présentées, des détails et paroles à faire apparaître, des éléments de contexte à apporter…) qui réinvite à questionner son terrain et le regard qu’on lui porte.